Pénurie de main-d’oeuvre: former des soudeurs sur mesure
Patrick Charbonneau, président de Durabac
crédit photo: Janick Maroix, la Voix de l’Est
L’opportunité est alléchante pour les travailleurs, estime l’entrepreneur de Granby. Durabac offre à des candidats sans expérience d’apprendre le B.A-BA de la soudure sans être obligés d’effectuer un retour sur les bancs d’école. La formation — pratique et théorique — serait offerte par un formateur d’expérience et agréé et permettrait aux personnes sélectionnées d’être payées tout en acquérant une compétence reconnue par la Société américaine de soudage.
Un premier appel à tous a été effectué l’automne dernier. Mais, contre toute attente, il n’a pas été populaire. Seuls trois candidats se sont manifestés. Qu’à cela ne tienne, Patrick Charbonneau récidivera avec son initiative au début de 2018. « Peut-être qu’on n’a pas bien annoncé la formation la première fois. Je persiste à croire que l’idée est bonne », dit-il.
« Si on a un bon mix de gens de l’immigration, de gens locaux et de candidats qu’on a formés, ça serait l’idéal », estime Patrick Charbonneau.
Frein
Le dirigeant affirme que le manque de main-d’œuvre freine la croissance de l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’équipements environnementaux comme les contenants à déchets, de recyclage et de récupération. « C’est de valeur parce qu’on fait des efforts pour se positionner et augmenter nos parts de marchés. Et quand les commandes rentrent, on a de la difficulté à fournir », fait-il valoir.
De 30 % à 40 % des quelque 115 employés que compte Durabac sont des soudeurs.
Les difficultés de recrutement deviennent préoccupantes, affirme Patrick Charbonneau. Durabac n’avait personne aux ressources humaines il y a trois ans, note-t-il. « On faisait ça en équipe, selon nos besoins. J’hésitais à mettre quelqu’un aux RH. Je me disais que ce n’était pas un travail à temps plein. Aujourd’hui, on a quelqu’un aux RH qui ne fournit pas à faire des recherches et à essayer de trouver des façons d’aller chercher le monde. On doit maintenant traiter les employés comme des clients. Autant le client est important chez nous, autant l’employé l’est aussi. Parce qu’on n’a pas l’un sans l’autre. Il faut mettre autant d’efforts d’un côté que de l’autre », estime M. Charbonneau.
Esprit de famille
De ce fait, le taux de roulement dans l’entreprise n’est pas très élevé, se réjouit le président. « Ce n’est pas à cause du manque de main-d’œuvre qu’on fait les choses différemment. Depuis 20 ans, on a toujours travaillé avec nos gens comme si on était une famille. Chacun a une valeur importante dans l’entreprise. On a toujours valorisé l’effort commun et la communication. Ça implique les gens davantage. On a toujours bien réussi à garder nos employés. Mais c’est aller en chercher d’autres qui est plus dur... », laisse-t-il tomber.
Comme d’autres entreprises, Durabac a une politique de référencement et des primes à l’assiduité. Des allocations sont offertes aux parents qui ont des enfants d’âge scolaire. La PME se fait aussi conciliante pour les familles, comme ce père monoparental qui ne peut entreprendre son quart de travail à 7 h comme d’autres, mais qui débute sa journée à 8 h. « Ce sont de petites choses qui font que les gens se sentent bien ici. Comme père de famille, je sais ce que ça représente », affirme Patrick Charbonneau, lui-même père de quatre enfants.
Durabac a aussi mis en place une grille salariale qui valorise les efforts. Les employés sont évalués selon 20 critères une fois par année et, à la lumière de leur résultat, ils peuvent grimper d’un ou deux échelons au-dessus du salaire moyen régional. Mais l’inverse est aussi possible si des failles sont, par exemple, notées sur la qualité du travail ou l’assiduité. tellpopeyessingapore.com
Chaque Noël, le patron se transforme aussi en père Noël. C’est lui qui se charge personnellement d’aller acheter les cadeaux pour la centaine d’employés de Durabac. « Ça fait 20 ans que je fais ça. J’aime ça. Ça fait partie des trucs que j’aime bien faire pour les gens qui me donnent beaucoup pendant l’année », dit-il.
source: La Voix de l’Est- Marie-France Létourneau
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