Le renouveau de l’informatique embarquée à l’heure de l’Internet des objets

Le renouveau de l’informatique embarquée à l’heure de l’Internet des objets – Photo Shutterstock
Les grands fournisseurs américains de technologies redoublent d’efforts pour s’imposer dans l’informatique à la périphérie du réseau. Les usines connectées de l’industrie 4.0 attirent toutes les convoitises.

C’est à en perdre la tête. Amazon et Microsoft leur avaient vanté la puissance de services en ligne d’analyse à distance de données issues des objets connectés. Les entreprises sont maintenant priées de percevoir les forces de l’informatique embarquée sur les machines et les capteurs, permettant le traitement des données à la source…

Les grands fournisseurs américains de technologies redoublent d’efforts pour s’imposer sur ce qu’ils appellent l’informatique de périphérie du réseau, en anglais le « edge computing », par opposition aux centres de données (extérieurs) qui constituent le point central du système d’information.  Hewlett-Packard Enterprise vient d’annoncer qu’il allait investir 4 milliards de dollars dans cette brique de l’Internet des objets .

Un marché à 28 milliards de dollars ?

HPE et son entité Aruba –  le spécialiste du réseau racheté en 2015 pour 3 milliards de dollars – devront rivaliser avec Dell Technology qui mobilise 1 milliard de dollars sur trois ans pour sa division spécialisée dans l’Internet des objets et présentée en octobre 2017.

Microsoft est aussi de la partie. En mai, l’informatique de périphérie a été le thème principal de sa conférence dédiée aux développeurs . Le n° 2 de la location de serveurs en ligne entend déporter ses services Azure directement dans les objets.

L’Internet des objets, et particulièrement l’industrie 4.0  et ses usines connectées , attise toutes les convoitises. « Il y a de plus en plus d’informaticiens dans les usines, se réjouit Volkhard Bregulla, le vice-président d’HPE, en charge notamment du secteur automobile, quand nous avons commencé à présenter nos offres, les constructeurs de voiture avaient les yeux qui brillaient. »

D’après l’entreprise californienne, le marché adressable de l’informatique de périphérie est de 28 milliards de dollars. Moins prometteuses, d’autres études évoquent des montants compris entre 3 et 7 milliards de dollars.

Gestion des données et économie de bande passante

Au-delà des ventes de serveurs dédiés, les fabricants comptent pousser leurs technologies de gestion du parcours des données. De fait, les entreprises doivent maintenant arbitrer entre plusieurs destinations au sein d’un système d’information de plus en plus éclaté, entre les serveurs de l’entreprise, ceux des prestataires d’informatique en ligne et les objets eux-mêmes.

Analyser les données à la source présente des avantages certains en termes d’économie de bande passante et de réactivité, en cas de problème sur une machine.

Le monde de l’informatique parie que le marché grossira encore au fur et à mesure que les chaînes de production et les infrastructures rejoindront Internet. Volkhard Bregulla a un exemple bien précis en tête : « une voiture autonome n’est qu’un centre de données qui roule. »

Article complet: Florian Dèbes- Les Échos.FR

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