Un expert de la CIBC se dit confiant dans le dossier du bois d’oeuvre

Les dernières nouvelles sur le conflit du commerce du bois d’oeuvre sont bien accueillies par un analyste, qui estime que plusieurs faits nouveaux ravivent l’espoir d’en arriver bientôt à une entente entre le Canada et les États-Unis.

Cet optimisme renouvelé est celui de Hamir Patel, directeur de la recherche pour les produits du papier et des forêts chez Marchés des capitaux CIBC. L’expert est notamment encouragé par les commentaires du premier ministre canadien Justin Trudeau et de son homologue de la Colombie-Britannique, John Horgan, de même que par un article de La Presse canadienne sur les entraves à une entente.

«Nous avons été encouragés par les signes de nouveaux progrès», a expliqué M. Patel, dans un bulletin d’information.

L’analyste a notamment évoqué un article dans lequel La Presse canadienne citait l’ambassadeur du Canada à Washington. Selon David MacNaughton, les gouvernements des deux pays se seraient entendus pour que le Canada puisse obtenir une part d’environ 30% du marché américain du bois d’oeuvre.

Mais il reste à déterminer si les producteurs canadiens pourraient obtenir la permission de dépasser ce plafond de 30% dans les situations d’urgence où le marché de la construction est particulièrement actif et que les producteurs américains n’arrivent pas à fournir leur part de 70%. Cette question représenterait actuellement le principal obstacle à une entente.

Selon M. MacNaughton, il serait injuste de signer un accord sans cette disposition de «marché actif». À son avis, un tel accord nuirait à l’industrie sur le continent, au profit des producteurs ailleurs dans le monde. «Nous devons nous assurer que nos usines ne sont pas inactives au Canada pendant que des emplois sont créés en Russie et au Brésil.»

L’ambassadeur a indiqué que le Canada attendait une réponse au sujet de cet ensemble de conditions, sur lequel il insiste.

Aux yeux de M. Patel, cet irritant semble gérable. «Nous sommes encouragés par ces articles et nous ne croyons pas qu’une »disposition de marché actif» puisse faire dérailler l’entente, particulièrement si le Canada se fait garantir une part de 30% du marché (modestement inférieure à la part de marché de 31,9% du marché américain que le pays détenait en 2016)», a-t-il écrit.

Selon lui, le Canada va vraisemblablement abandonner son exigence de «marché actif» en retour d’ajustements à l’échéancier sur la réduction de la part du marché à 30%.

Les gouvernements canadiens et américains ont indiqué qu’ils espéraient pouvoir conclure une entente rapidement afin que l’ombre du bois d’oeuvre ne plane pas sur les négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui doivent commencer dans deux semaines.

Mais l’industrie américaine voit les choses d’un autre oeil.

Puisque la conclusion d’un accord nécessiterait que les entreprises américaines s’engagent à ne pas déposer de plaintes commerciales contre leurs concurrents canadiens, l’industrie détient en fait l’équivalent d’un veto. Et certains observateurs jugent qu’il est dans son intérêt de voir la dispute se prolonger.

Certains initiés canadiens ne sont pas optimistes, ayant déjà vu le fruit de négociations précédentes être rejeté par les producteurs américains.

Malgré cette perspective inquiétante, les politiciens canadiens se font rassurants, comme l’a noté M. Patel dans sa lettre d’information.

«Ils sont très près d’une entente, mais certaines difficultés avec la coalition (du bois d’oeuvre des États-Unis) ont porté le litige à un point critique», a indiqué le premier ministre de la Colombie-Britannique la semaine dernière, après deux jours de rencontres à Washington.

Entre-temps, le premier ministre Trudeau a affirmé lors d’un entretien avec Global News cette semaine : «Nous sommes très confiants d’être capables d’obtenir une entente».

LA VOIX DE L’EST et la Presse Canadienne 

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