Étape majeure pour l’aéroport de Bromont

 
Le premier jalon du projet d’usine d’aéronefs à motorisation électrique d’Unither Bioélectronique à Bromont, dévoilé en primeur par La Voix de l’Est en octobre, a été officiellement lancé lundi. La filiale de la multinationale pilotée par Martine Rothblatt a ainsi donné le coup d’envoi à la construction d’un vaste hangar, qui abritera également un centre de recherche et développement sur le site de l’aéroport Roland-Désourdy.

Après IBM, Teledyne Dalsa et GE Aviation, l’implantation de l’entreprise biotechnologique marquera un pan de l’histoire de Bromont, a indiqué en point de presse son maire, Louis Villeneuve. « L’arrivée de l’entreprise Unither Bioélectronique constitue une étape importante pour le développement de la région. Croyez-moi », a-t-il lancé.

Une vision que partage le directeur général de l’aéroport, Robert Blais. « On assiste à une grande journée, a-t-il confié en marge de l’événement. Ça démontre à quel point l’aéroport est un outil de développement régional incontournable. » Les commentaires de la mairesse de Cowansville et présidente de la Régie aéroportuaire régionale des Cantons-de-l’Est (RARCE), Sylvie Beauregard, vont dans le même sens. Rappelons que le projet d’Unither est mené de concert avec la RARCE, le CLD Brome-Missisquoi et le bras économique de Bromont, la SODEB.

La proximité du site choisi avec le Centre de recherche en microélectronique (C2MI) à Bromont et les nombreuses compagnies évoluant en haute technologie dans le parc scientifique ont été des incitatifs de premier plan pour convaincre la firme établie au Maryland de venir s’enraciner ici, a mentionné à La Voix de l’Est le directeur du département immobilier chez United Therapeutics (qui englobe Unither Bioélectronique), Thomas Kaufman.

« Occasion en or » 

Zénith Altitude, une PME établie à l’aéroport Roland-Désourdy, a été choisie par la femme d’affaires Martine Rothblatt, cofondatrice de l’entreprise de radio par satellite SiriusXM et PDG de United Therapeutics, pour développer les appareils à la fine pointe qui se trouvent au coeur de l’initiative.

« Ça a commencé autour d’un café à l’aérogare où des gens de la SODEB m’ont présenté à Mme Rothblatt en février 2017, s’est remémoré en entrevue le président de la jeune compagnie, Mikaêl Cardinal. Elle m’a parlé de son projet d’hélicoptère électrique. C’était une occasion en or. Alors, on a pris l’initiative de rassembler une équipe d’entreprises expertes dans leur domaine pour développer le projet. Et on a rapidement fait nos preuves. »

Zénith Altitude est donc à la tête d’un consortium réunissant le Centre des technologies avancées BRP de l’Université de Sherbrooke, NGC Aérospatiale (Sherbrooke), Optis Ingénierie (Sherbrooke) et Brio Innovation (Laval). Depuis près d’un an, le groupe a progressé en vitesse accélérée pour mettre au point l’Electrically-Powered Optionally-Piloted Powered-Lift Aircraft (EOPA), un aéronef entièrement électrique semi-autonome à décollage vertical. Avec à son bord un pilote puis un technicien, l’appareil pourrait transporter des organes sur une distance avoisinant 460 km.

Plus de 200 emplois 

La conception de l’EOPA se poursuivra éventuellement dans le vaste hangar qui devrait être érigé cet automne en bordure de l’aéroport.

Un espace dédié à la recherche et au développement y sera aménagé lors d’une seconde phase. En ce sens, Unither Bioélectronique a acquis un terrain d’environ 107 000 pieds carrés dans la rue du Ciel, pour un peu plus de 600 000 $.

La compagnie a également acheté un site de 830 650 pieds carrés (près de huit hectares) appartenant à la municipalité de Bromont, rue Ronalds, à proximité des infrastructures aéroportuaires. Celui-ci sera destiné à l’usine de fabrication qui, selon M. Cardinal, pourrait voir le jour « vers la fin de 2020 ou le début de 2021 ». La transaction avoisine 2,5 M$.

Le lancement de la production d’aéronefs, soit environ un millier sur 10 ans, est envisagé « autour de 2024, possiblement l’année suivante ». À terme, l’initiative estimée à près de 100 millions de dollars devrait générer plus de 200 emplois spécialisés dans la région.

ARTICLE COMPLET ICI; LA VOIX DE L’EST JEAN-FRANÇOIS GUILLET

Facebook