Cuisine Idéale met les bouchées doubles

Cuisine Idéale met les bouchées doubles

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La PME de Sherbrooke, dirigée par Yves Gagnon et ses fils, Pierre-Yves et Jean- Bernard, profite de la faiblesse du huard pour accroître sa présence aux États-Unis. [Photo : Jean Paradis]
Cuisine Idéale, un fabricant d’armoires de cuisine et de salle de bain, poursuit sa croissance en investissant 5 millions de dollars dans une nouvelle usine. L’entreprise de Sherbrooke entend ainsi doubler sa capacité de production afin de soutenir son expansion aux États-Unis.
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La reprise de l’activité économique au sud de la frontière, jumelée à la dépréciation du dollar canadien, offre de belles perspectives à Cuisine Idéale. «Nous voulons profiter de l’occasion pour accentuer notre présence aux États-Unis», dit le directeur général, Pierre-Yves Gagnon.

L’entreprise, fondée en 1971, a fait son entrée sur le marché américain au début des années 1990. En 2008, la crise économique a frappé de plein fouet cette PME qui retirait alors 70 % de ses revenus chez nos voisins du Sud. L’entreprise, qui a vu la proportion de ses ventes aux États-Unis fléchir à 20 % de l’ensemble de celles-ci, a alors été obligée de fermer une de ses deux usines et de réduire son effectif.

Cuisine Idéale a alors profité de cette épreuve pour diversifier ses marchés en prenant de l’expansion en Ontario, dans l’Ouest canadien et dans les provinces maritimes. «Nous ne voulons plus être à la merci d’un marché principal», explique M. Gagnon. Au cours des dernières années, l’entreprise s’est également positionnée pour profiter de la reprise en sol américain, où elle exporte aujourd’hui 60 % de sa production.
«Nous avons bâti un tout nouveau réseau de distribution qui couvre maintenant l’ensemble des États-Unis», précise-t-il. M. Gagnon souligne que l’entreprise compte maintenant plus de 300 distributeurs, dont 200 aux États-Unis. La reprise du secteur de la construction chez nos voisins du Sud lui a notamment permis de faire des percées dans des projets résidentiels multilogements à New York, Boston, Atlanta et Washington.
Agrandissement et modernisation

L’année dernière, Cuisine Idéale a investi 1 M$ dans l’achat de nouveaux équipements afin de moderniser son usine de 56 000 pieds carrés. Elle poursuit sur sa lancée en injectant cette fois 5 M$ dans l’aménagement d’une deuxième usine de 60 000 pieds carrés à la fine pointe de la technologie, qui lui permettra de doubler sa capacité de production.
Le démarrage progressif des opérations de la nouvelle usine est prévu à la fin de l’été. Entre-temps, la croissance de la demande a amené Cuisine Idéale à conclure des ententes de sous-traitance avec deux fabricants de la région. L’entreprise, qui emploie 150 personnes, créera 45 emplois sur un horizon de trois ans. Elle exploite aussi une salle d’exposition à Sherbrooke.
Cuisine Idéale prévoit une autre phase de développement. D’ici 2018, elle entend injecter 2 M$ supplémentaires pour l’achat de nouveaux équipements qui automatiseront davantage la production de cette deuxième usine. «Pour rester concurrentiels sur notre marché, il est impératif de rester à l’affût des plus récentes innovations en matière de design et de technologie», juge M. Gagnon.
L’entreprise mise donc sur l’innovation et l’automatisation pour se démarquer et ainsi conserver ses avantages concurrentiels advenant une hausse du huard. «Si le dollar canadien revenait à parité, il y aurait une réduction de nos marges bénéficiaires, mais pas de nos commandes», affirme M. Gagnon.
Relève familiale
Titulaire d’une maîtrise en finance de l’Université de Sherbrooke, obtenue en 2006, Pierre-Yves Gagnon oeuvrait en gestion de placements privés pour un fonds de pension canadien avant de se joindre, en 2013, à l’entreprise acquise 10 ans plus tôt par son père, Yves, qui en assume toujours la présidence.
«Je voulais être davantage en lien direct avec les prises de décision», explique celui qui rejoignait aussi son frère Jean-Bernard dans l’entreprise familiale. Ce dernier, titulaire d’une maîtrise en finance, y a fait son entrée en septembre 2012. Il y occupe le poste de directeur des ventes. Les deux frères se préparent maintenant à prendre la relève.

Article paru sur le site du Journal Les Affaires, édition du 14 Mai 2016

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