BRP se modernise, ses emplois se transforment

Le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli,  a salué plusieurs partenaires, jeudi, lors de l’assemblée générale annuelle de l’entreprise à Valcourt.

SPECTRE MÉDIA, MAXIME PICARD

(Sherbrooke- Mélanie Noël) Le plan d’investissement de 118M$ à Valcourt sur cinq ans, annoncé en décembre 2015 par la direction de BRP, suit son cours et le nombre d’employés dans la région devrait demeurer stable au cours des prochaines années même si la composition de la main-d’oeuvre évolue.

«Le projet d’investissement a été divisé en trois phases et la première s’est terminée en 2016. On a fait énormément de changements au niveau de la fabrication avec les nouvelles technologies. Valcourt a beaucoup changé au cours des dernières années, on a définitivement diminué le nombre d’employés dans les usines, mais le nombre de personnes qui travaillent au centre de recherche a pour sa part doublé en dix ans. On a donc vécu un changement important dans la démographie des employés», explique le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, rencontré jeudi à la sortie de l’assemblée générale annuelle de l’entreprise.

BRP compte aujourd’hui 8700 employés sur la planète dont 2500 au Québec, soit environ 2200 à Valcourt et le restant réparti entre les bureaux de Sherbrooke et Montréal. À la même date l’an dernier, la société employait environ 7900 personnes au total. Le nombre d’employés a donc augmenté de 10 pour cent au cours des 12 derniers mois, une hausse principalement attribuable à l’ouverture d’une deuxième usine à Juarez, au Mexique.

La deuxième phase d’investissement, qui est la plus importante, est entamée et s’étirera sur 18 mois. «La chaîne de montage Spyder a été complétée il y a environ un mois. Présentement, on aménage une toute nouvelle chaîne de fabrication qui servira pour les Ski-Doo et Spyder et qui sera opérationnelle en décembre prochain. On lancera donc la production des modèles 2018 avec les nouvelles chaînes», note M. Boisjoli sans vouloir quantifier le gain d’efficacité estimé.

Toujours dans la deuxième phase, le centre de logistique actuellement à Acton Vale déménagera à Valcourt où était auparavant située l’ancienne chaîne de fabrication de Ski-Doo. «On sauvera en transport, en niveau d’inventaire et donc en efficacité», souligne le président et chef de la direction.

Cible de 6 milliards de revenus

En 2015, BRP s’était fixé l’objectif d’atteindre 6 milliards de revenus et un bénéfice par action de 3,50$ en 2020. La cible est toujours atteignable.

«Avec les six gammes de produits qu’on a actuellement, on sera peut-être serré. Mais on a une équipe qui se consacre exclusivement à la croissance et qui envisage présentement de procéder à des acquisitions, des joint venture ou même au développement d’une septième gamme de produits», résume M. Boisjoli.

M. Boisjoli attribue le succès de l’entreprise à la planification à long terme, notamment en ce qui a trait à la diversification des produits offerts et la diversification géographique des ventes (les produits sont disponibles dans 112 pays) et des usines (huit usines situées dans cinq pays). «Cette diversité nous donne une grande flexibilité. Ce qui est un atout en affaires, car tout ne peut pas être planifié», résume le président et chef de la direction, ajoutant que l’entreprise enregistre une meilleure performance que l’industrie et augmente par conséquent sa part de marché.

Spyder électrique

Le développement du Spyder hybride a été lancé en 2010. En cours de route, BRP a changé le projet et a décidé de développer un véhicule 100 pour cent électrique, qui a été dévoilé en 2016. Tout le développement se fait à Sherbrooke, plus précisément au Centre de technologies avancées, un partenariat entre BRP et l’Université de Sherbrooke.

«On a présentement des prototypes fonctionnels du Spyder électrique, mais pour le moment, compte tenu du coût élevé des technologies, ce n’est pas intéressant pour nous de le commercialiser. Ce ne serait pas un succès commercial», souligne M. Boisjoli.

Le chef de la direction financière, Sébastien Martel, précise que l’idée de départ était de créer un véhicule «concept» et de brasser des idées.

En plus du coût de fabrication élevé, un autre obstacle à la commercialisation de véhicules électriques existe pour BRP. «Le conducteur d’une voiture électrique peut toujours se trouver une prise électrique lorsque les batteries sont faibles. Nous, on fabrique des véhicules hors route alors on doit tenir compte de l’anxiété liée à la possibilité de manquer de batteries. Les technologies font s’améliorer, mais selon nous, la commercialisation de véhicules électriques, ce sera un peu plus long dans notre domaine que dans celui de l’automobile», conclut M. Boisjoli.

Planifier l’effet Trump

Bien que le siège social de BRP soit à Valcourt, l’entreprise compte trois usines au Mexique et deux aux États-Unis. L’arrivée au pouvoir du nouveau président américain, qui souhaite renégocier les termes de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), soulève-t-elle des inquiétudes au sein de la direction de l’entreprise?

«Quand Trump a pris le pouvoir, il avait des positions drastiques par rapport au Mexique. C’est toujours là, en latence, mais le ton s’est adouci. Le processus est entamé, le congrès est avisé, mais il y a toujours un certain délai. Nous, on pense qu’on aura une idée de ce qu’il adviendra de l’ALENA à l’été 2018», explique José Boisjoli, président et chef de la direction de BRP, ajoutant que l’entreprise a élaboré différents scénarios et s’ajustera lorsque les changements apportés à l’ALENA seront connus.

«La grande question est à savoir si de légères ou d’importantes modifications seront faites. Les tarifs ou le contenu seront-ils modifiés? C’est jamais facile, ces négociations-là. Et la première fois que l’ALENA a été négocié, entre la journée où il a été approuvé et sa mise en place, il y a eu quelques années», se souvient M. Boisjoli.

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