Impact du Brexit pour les exportations des entreprises Canadiennes

Avec le Brexit, à quoi peuvent s’attendre les compagnies canadiennes désireuses de commercer avec le R.-U. et l’Europe à court et à long terme?

La réponse la plus simple : les compagnies doivent composer avec l’incertitude à court terme et se donner une stratégie à long terme pour gérer l’après-Brexit.

La situation politique au R.-U, combinée au début des négociations pour la sortie de l’UE, entretiendra l’incertitude à court terme. La longévité et la stabilité du gouvernement du R.-U. seront déterminantes. « Si Mme May réussit à se maintenir au pouvoir pendant les deux ans que dureront les négociations, dit Daniel Benatuil, le processus de négociation pourrait être plus efficace et diminuer l’incertitude quant au résultat final. Mais actuellement, le principal risque est le manque de préparation qui pourrait s’installer dans l’équipe de négociation du R.-U. »

Un autre indicateur dont il faudra tenir compte est le flux des capitaux qui entreront et sortiront du R.-U. « Il faudra surveiller les décisions d’investissement des multinationales pour voir si un modèle se dessine, explique Todd Evans. Certaines entreprises ont déjà annoncé qu’elles déménageraient leurs opérations de Londres à Francfort ou Paris. Si ce mouvement s’amplifie, ce sera le signe que les entreprises estiment que les relations entre le R.-U, et l’UE ne seront pas très harmonieuses. »

« Certaines entreprises doivent adopter une approche prudente, alors que d’autres, après avoir mené leurs recherches, constateront que des occasions s’offrent à elles. Il y a donc des risques, mais aussi des occasions à saisir et il est important de ne pas se laisser influencer par le flot de nouvelles, ce qui peut parfois entraîner des conséquences fort négatives. À la base, les compagnies doivent bien comprendre leur propre situation et prendre des décisions éclairées à la lumière de leurs besoins particuliers. »Daniel Benatuil,  directeur, Services économiques, EDC

Pour les compagnies canadiennes, les conséquences de l’incertitude à court terme varieront selon les secteurs. La meilleure façon de composer avec la situation est de placer l’entreprise sous un microscope. « Les compagnies canadiennes doivent bien examiner leurs activités, poursuit Daniel Benatuil. Elles doivent communiquer avec les fournisseurs et les clients qui font partie de leur chaîne d’approvisionnement et évaluer leur position dans cet environnement incertain. »

Si l’incertitude pose un certain nombre de défis, elle offre aussi son lot d’occasions. Selon Daniel Benatuil : « Certaines entreprises doivent adopter une approche prudente, alors que d’autres, après avoir mené leurs recherches, constateront que des occasions s’offrent à elles. Il y a donc des risques, mais aussi des occasions à saisir et il est important de ne pas se laisser influencer par le flot de nouvelles, ce qui peut parfois entraîner des conséquences fort négatives. À la base, les compagnies doivent bien comprendre leur propre situation et prendre des décisions éclairées à la lumière de leurs besoins particuliers. »

À long terme, les compagnies canadiennes devront développer une stratégie tant pour le marché du R.-U. que pour le marché européen. « Un élément déterminant sera la relation qui s’établira entre l’UE et le R.-U. après le Brexit, affirme Todd Evans. Nous croyons que finalement, la relation sera très amicale, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de barrières au commerce, à l’investissement et au flux des personnes. »

Le commerce de services entre le Canada et les pays de l’UE  2015 (en milliards de $ CAN)

Catégorie
de services
Exportations canadiennes vers l’UE (MD $CAN) Croissance annuelle sur 10 ans (%) Importations canadiennes de l’UE (MD $CAN) Croissance annuelle sur 10 ans (%)
Services commerciaux 9.3 3.6 10.4 9.3
Services de voyages (y compris le tourisme) 3.7 1.9 5.8 3.2
Services de transport 3.2 -0.1 5.3 2.1
Services gouvernementaux 0.2 1.0 0.3 1.9
Total des 28 pays de l’UE 16.4 2.4 21.8 5.3
Total pour le monde 99.2 3,1 123,0 4,5
% des exportations canadiennes mondiales vers les 28 pays de l’UE 16,5% 17,7%

Source : Statistiques Canada. *Le Total du PTP ne comprend pas le Pérou et Brunei.

Rester calme et commercer

De façon générale, le message que nous lançons aux entreprises canadiennes est de rester calmes et de continuer à commercer. « Au bout du compte, dit Todd Evans, malgré tout ce qu’on entend actuellement, le commerce et le flux des investissements entre le Canada et l’UE post-Brexit d’une part, et le Canada et le R.-U. d’autre part, continuera d’augmenter. Nous avons vécu plusieurs crises dans le passé et en sommes sortis plus forts. Ça ne sera pas différent cette fois et les compagnies canadiennes doivent continuer de développer leurs stratégies d’exportation en vue d’accroître leurs activités commerciales au R.-U. et dans l’UE. »

source; EDC 

 

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