Johanne Grand-Maison – Chargée de projet chez PRIMOM

Johanne Grand-Maison – Chargée de projet chez PRIMOM.

Juin 2016

Un choix de métier se fait de différentes façons : Par notre famille qui nous l’impose, ou par une suggestion faite par un orienteur, puis en y faisant notre chemin éducatif.

Johanne Grand-Maison_juin 2016
Nous remercions l’entreprise American Biltrite de Sherbrooke de nous avoir permis d’utiliser leur milieu pour la prise de photos

Parfois, certaines circonstances nous plongent dans un domaine dès nos premiers emplois, et on continue dans le même secteur d’activités, des années durant, nous spécialisant de plus en plus.

Instinctivement, peu importe notre environnement, on réussit quelques fois à exercer notre passion. Et certains d’entre nous rencontreront Johanne. Elle est une passionnée, travailleuse autonome dans l’âme, anticonformiste indépendante.

On s’efforçait, durant notre entretien, de trouver un surnom à Johanne. Un titre plus prestigieux qu’est le sien de Chargée de projet. Mais rien de tel n’est nécessaire. Les titres, ça ne lui va pas du tout. Sympathique et accueillante, Johanne sait mettre les gens à l’aise très rapidement.

Ayant presque toujours travaillé en éducation, elle a rapidement saisi l’occasion d’un mandat pas du tout comme les autres au sein de l’équipe de PRIMOM : Promouvoir l’intégration de la main-d’œuvre en secteur manufacturier. Le projet PRIMOM est une initiative de la Maison régionale de l’industrie et il est toujours géré par celle-ci.

Beau défi. Mais qui donc veut travailler dans une manufacture de nos jours? Dans l’ère du savoir où les hautes études sont préconisées, le travail manuel comporte souvent son lot de préjugés…

Mais… ça existe encore des manufactures?  Et puis, on manufacture quoi, au juste?

En Estrie, il y a plus de 500 manufactures. Et les produits sont tout aussi diversifiés les uns que les autres, à en voir le contenu de la grande valise que détient Johanne. Car, pour inspirer les jeunes, ça prend du concret s’il vous plaît. Cette valise et les exemples de produits fabriqués qu’elle contient, ne sont qu’une façon de piquer la curiosité des futurs électromécaniciens, soudeurs et dessinateurs industriels. C’est vraiment étonnant ce qu’on fabrique en Estrie.

Au fait, les 9 métiers qui sont le plus en demande, et dont le taux de placement dépasse les 85%, sont démystifiés lors de ses ateliers. Johanne déborde d’enthousiasme, et décrit les techniques concrètement, avec clarté. Elle a une aisance devant une classe, et sait comment capter l’attention.

Vous avez déjà vu une professeure brandir une épée en pleine classe? (J’ai piqué votre curiosité maintenant, à vous aussi??)

« J’ai un grand respect pour nos entreprises régionales ainsi que pour la qualité et la diversité de ce qu’elles accomplissent; c’est donc important pour moi de les faire connaître.  Il y a un besoin alarmant de main-d’œuvre qualifiée dans le milieu manufacturier, elle contribue directement au succès des manufactures. »

« Ce qui me rend vraiment très heureuse, c’est de voir le regard des jeunes changer. De voir une flamme. Et j’encourage énormément les filles à foncer et à poursuivre une formation qui les passionne. Elles ont tout pour réussir. Les tabous tombent de plus en plus et les femmes ont une très grande place dans le secteur technique et manufacturier. »

On sait que les métiers manuels n’ont pas bonne presse. Et en plus, une formation professionnelle ou technique… c’est parce qu’on n’est pas bon à l’école, non ? Bien sûr que non ! Un grand choix d’employeurs s’offre à eux et à un salaire très avantageux.

« Les conditions de travail sont de plus en plus intéressantes. Les usines qui n’offrent pas un environnement de travail sain et sécuritaire ne sont plus la norme. En présentant les différentes entreprises régionales, on aide à défaire ces clichés et à les présenter telles qu’elles sont : Des entreprises qui sont dynamiques, innovatrices, qui exportent à l’étranger, et dont la réputation n’est plus à faire!»

Se choisir un métier, devant une description ou un choix de cours, ce n’est pas chose facile. Quand on connait peu le quotidien d’un soudeur, par exemple, on peut s’en faire de drôles d’idées…

Si on a un coup de cœur pour un métier lors d’un atelier avec Johanne, on peut aller plus loin dans notre démarche et notre recherche : Le stage d’un jour. L’ultime expérience!

Une demi-journée dans un centre de formation ou une visite en entreprise. Des moments concrets, très révélateurs, qui permettent d’arrêter notre choix et de se lancer dans le début d’une nouvelle formation, … un nouveau métier … une nouvelle vie!

« Je suis fière de travailler sur ce projet. Mon implication grandit à chaque année, et ce, depuis 7 ans. Je sais que ce programme touche les gens, que je touche les gens. L’information transmise leur permet d’avancer et de faire des choix éclairés. Si l’un des métiers présentés n’en fait pas partie, c’est tout de même positif : L’élève aura reçu tous les détails nécessaires pour prendre une décision. Sa décision. »

« Nos paroles ont souvent plus d’impact qu’on ne le croit. Si une élève parle de cet atelier à une amie, et que celle-ci est intriguée par l’idée de devenir électromécanicienne, qui sait?

Est-ce la majorité des gens qui exercent le travail qui les passionne vraiment ? Ou est-ce un travail qu’ils aiment ?

Johanne Grand-Maison. Métier : Enseignante. Passion : Inspirer les gens à faire ce qu’ils aiment.

C’est une recette gagnante.

Reportage et photo: Mme Kathryn Allard http://www.kaphotographe.ca/

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