Pourquoi les manufacturiers doivent augmenter leur productivité de 5 % par année
La tâche est douloureuse, mais indispensable, affirme Éric Tétrault, président des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ). Pour profite pleinement du futur accord de libre-échange avec l’Union européenne, les entreprises québécoises doivent accroître leur productivité d’au moins 5% par an au cours des dix prochaines années.
«C’est extrêmement ambitieux, il faut en être conscient. Mais je pose la question : avons-nous le choix ?» demande le patron des MEQ dans un entretien avec Les Affaires.
Pourquoi Éric Tétrault lance-t-il ce défi herculéen à l’industrie québécoise maintenant ?
Parce que l’accord de libre-échange avec l’Europe doit entrer en vigueur en 2017, et que cela ne se traduira pas nécessairement par une pluie d’occasions d’affaires, malgré l’abolition des tarifs et des barrières non tarifaires.
Et la raison en est fort simple, selon les MEQ : les entreprises européennes sont beaucoup plus productives que leurs rivales québécoises.
«Nous avons un retard important de productivité. Les entreprises européennes sont réputées être de 20 à 30 % plus productives que les nôtres actuellement.»
Par conséquent, Éric Tétrault craint que plusieurs de nos entreprises puissent avoir de la difficulté à vendre leurs produits en Europe, car leurs concurrents français ou allemands ne leur feront pas de cadeaux sur le marché européen.