REVUE DE PRESSE- LA PRESSE- JOURNALISTE KARIM BENESSAIEH LA PRESSE (ARTICLE COMPLET)
L’INNOVATION
Des casiers intelligents connectés à l’internet, installés dans des entreprises et des immeubles de logements pour la livraison de colis.
Natif de Saint-Denis-de-Brompton, près de Sherbrooke, Francis Campbell combine trois traits : il a vécu le casse-tête de la livraison de colis en région, détient un diplôme d’études professionnel en serrurerie et maîtrise la programmation avec une technique en intégration multimédia du cégep Édouard-Montpetit. Avec un groupe d’amis, il y a trois ans, il a conçu un prototype de « casier intelligent » et effectué les premiers tests à Magog en 2018. La commercialisation a officiellement commencé en janvier 2019. Expedibox compte en outre Alexandre Vignola-Côté comme directeur de la technologie et une employée à temps partiel.
LE PRODUIT
Les casiers métalliques d’Expedibox comprennent 16 compartiments et une tablette connectée à l’internet. Dans un premier temps, on place dans un compartiment donné le colis reçu et on indique, à partir d’une liste déjà configurée, le nom de son destinataire. Celui-ci reçoit alors un courriel ou un texto l’avisant qu’un colis l’attend. Expedibox compte aujourd’hui 22 casiers de 16 compartiments, répartis dans 11 endroits, notamment dans un immeuble d’Ubisoft rue de Gaspé, chez Cascades, dans des résidences étudiantes de l’Université de Montréal et une résidence pour personnes âgées.
Chez Ubisoft, par exemple, ce sont 1056 colis qui ont été livrés ainsi aux employés depuis le 9 décembre dernier. « Il y a une économie de temps énorme, ce sont autant de gens qui ne se sont pas présentés à la réception », indique M. Campbell. Certains usagers reçoivent en moyenne 1,5 colis par jour, rapporte-t-il. « Les résidences universitaires n’ont pas été conçues pour gérer les colis d’Amazon. »
Expedibox loue le premier casier de 16 compartiments pour 156 $ par mois, les suivants pour 136 $.
LES DÉFIS
Pas évident de convaincre une entreprise ou des responsables d’immeuble de l’intérêt d’une telle installation, sans qu’on l’ait vue à l’œuvre. « Ça n’existait pas au Québec, une solution de casier intelligent, dit M. Campbell. Il a fallu installer des casiers, tester des fournisseurs internationaux pour la fabrication. J’ai dû prendre de gros risques financiers au début. »
Le programmeur utilise à plein les possibilités de sa plateforme pour s’assurer de la satisfaction des clients. Il sait par exemple que, chez Ubisoft, 54 % des destinataires viennent chercher leur colis en moins de trois heures, 80 % en bas de 48 heures. « Nos sondages indiquent un taux de satisfaction de 8,5 sur 10, précise-t-il. On s’adapte beaucoup à nos clients, c’est notre marque de commerce. »
L’AVENIR
À l’heure actuelle, ce sont des employés de l’entreprise cliente qui doivent remplir les casiers et entrer le nom des destinataires. Chez Expedibox, on aimerait que cette étape soit assumée par les services de livraison. « Ça va se faire avec UPS et DHL, mais ça risque d’être plus long avec Postes Canada… », dit le PDG.
L’équipe devrait s’étoffer de quatre nouveaux employés à temps plein cette année. Les prochaines cibles : les immeubles de copropriétés, un marché très prometteur.
2020 devrait également voir les premiers casiers Expedibox installés ailleurs qu’au Québec, notamment en Ontario.
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