Revue de presse-25 juillet- LA TRIBUNE – Jacynthe Nadeau
photo: archives la Tribune- René Marquis
« La foire ITMA est la plus grande foire de machinerie textile au monde, rapporte le président de FilSpec Eric Perlinger. Ça se passe une fois tous les quatre ans. On est allé voir de nouvelles technologies, de nouveaux produits et surtout de nouvelles plateformes. On tente — on a le plan et le désir — de faire un virage 4.0 dans notre entreprise et ce qu’on a vu à Barcelone va nous permettre de le faire. »
À l’ITMA, l’entreprise de la rue Burlington à Sherbrooke faisait partie d’une délégation de 30 entreprises et organisations du secteur du textile et du vêtement québécois dans un événement qui regroupe 1700 exposants et 120 000 participants.
« Ç’a été un voyage très important au niveau des plateformes pour améliorer notre production et développer des produits différents, et en même temps parce qu’on a rencontré beaucoup de clients. Des clients européens, mais aussi des clients nord-américains qui étaient tous ici de toute façon. Ç’a été un véritable marathon. Deux mois de travail en une semaine. »
FilSpec, qui fête ses 15 ans cette année, est engagée depuis quatre ans dans un repositionnement visant à assurer sa croissance. Elle mise sur le développement de fils techniques à haute valeur ajoutée qu’elle vend à des entreprises partenaires partout dans le monde, dans les secteurs automobile, industriel, aéronautique, sportif, médical et militaire entre autres.
« Je dis souvent que le monde n’a pas besoin de nouveaux filateurs, le monde a besoin de plateformes technologiques qui amènent de l’innovation dans le textile. Je nous vois comme une firme d’ingénierie qui œuvre dans le fil », résume le président.
Et la stratégie semble fonctionner puisque depuis 2016, le chiffre d’affaires de FilSpec a pratiquement doublé, passant de 28 à 52 millions $. « On planifie d’être à plus de 58 M$ cette année. On croit qu’on a une opportunité de croissance et on va tout faire pour l’atteindre », ajoute-t-il en précisant avoir recruté un représentant pour l’Argentine et l’Amérique du Sud au cours de l’ITMA, en plus d’avoir conclu des alliances stratégiques pour des marchés en Turquie et en Indonésie.
Bière et textile
« Les industries qui ont fermé font des textiles de commodités, analyse Eric Perlinger. La commodification du textile, c’est un fléau qui fait le tour du monde. C’est parti du Québec et c’est allé en Amérique centrale, en Chine, là c’est en Asie du sud-est et après ça s’en va en Afrique. Le textile de commodité, c’est vraiment une question d’électricité peu chère et de main-d’œuvre qui travaille pour se nourrir. Mais notre virage vers les produits uniques à valeur ajoutée nous permet de tirer notre épingle du jeu de façon assez bien. On n’est pas unique, mais il n’y a pas beaucoup de filatures dans le monde qui font ce que nous faisons.
« Je compare ça à l’industrie de la bière, reprend-il. Il y a 20 ans, il y avait quatre grandes sociétés dans le monde qui avaient pratiquement tout le marché de la bière et qui se battaient pour vendre la bière 0,70 $. Est arrivé le mouvement de la bière unique et des microbrasseries et qui ont développé le marché de la bière à 10 $. Parce qu’il y a des gens qui sont prêts à payer pour avoir une bière un peu spéciale et unique. Si ç’a été bon pour l’industrie de la bière, on pense que ça peut être bon pour l’industrie du fil et du textile aussi. »
Même si la pénurie de main-d’œuvre engendre un défi supplémentaire pour FilSpec, Eric Perlinger maintient que ces nouveaux produits innovants continueront d’être fabriqués à Sherbrooke. Il a même pour « plusieurs millions de dollars » de projets dans ses cartons.
« Notre stratégie d’affaires, c’est de fabriquer des fils de haute valeur ajoutée dans nos usines. De vendre notre unicité. Ce n’est pas des produits qui peuvent être fabriqués ailleurs. On assure notre pérennité en s’assurant que le travail qui est fait à Sherbrooke a une très haute valeur. On ne fait pas de commodités, on ne fait pas de produit de basse valeur, parce qu’on a une main-d’œuvre qui est bien formée, bien instruite, qui est curieuse et dynamique. Ce qu’on fabrique chez nous, c’est la crème. »
Le président glisse néanmoins que FilSpec chercher à recruter depuis un an pas moins d’une vingtaine de travailleurs et que 30 % de sa main-d’œuvre va atteindre l’âge de la retraite dans les cinq prochaines années.
« On travaille très fort pour embaucher des travailleurs, mais c’est très difficile en Estrie. »
FilSpec emploie 300 travailleurs, dont 175 à l’usine et siège social de Sherbrooke.
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