Un virage techno incontournable pour Vêtements SP
« Comme on manque de main-d’œuvre de façon très importante, on n’a pas le choix d’entrer dans l’ère du 4.0 et de s’automatiser », laisse tomber le président de l’entreprise, Steve Bérard.
Certaines opérations de Vêtements SP, spécialisée dans la fabrication d’uniformes sportifs, sont déjà automatisées. Mais il y a lieu d’en faire davantage, estime M. Bérard, même si la production des vêtements sportifs, qui relève de la « haute couture », ne peut pas être totalement robotisée.
Le domaine du textile était en retard en matière technologique par rapport à d’autres industries, relève le dirigeant d’entreprise. Mais le virage techno tend à s’accélérer depuis quelques années, se réjouit-il. « La foire à Barcelone est le plus gros show de textile à travers le monde. Ça a lieu une fois tous les quatre ans. On va aller voir la machinerie et essayer d’automatiser au maximum notre chaîne d’opérations », dit-il.
Investissements
Au début de l’année, Steve Bérard, qui a succédé à son père, Serge, à la présidence de l’entreprise, avait annoncé des investissements d’un demi-million de dollars pour automatiser et acquérir de nouvelles machineries, mais ce montant a depuis été revu à la hausse, à un million de dollars.
« Cette année, on est encore agréablement surpris de l’augmentation de la demande », dit-il.
En début d’année, Vêtements SP avait aussi annoncé être en mode embauche. Elle souhaitait recruter une cinquantaine de nouveaux employés, mais elle n’a pas réussi à atteindre cet objectif.
Steve Bérard affirme que le carnet de commandes de l’entreprise est actuellement plein. L’usine tourne à plein régime, sur deux quarts de travail, et le recours au temps supplémentaire est incontournable afin de répondre aux délais de livraison.
Selon M. Bérard, la période de pointe de production est habituellement échelonnée de la fin juillet au mois d’octobre chez Vêtements SP. Mais elle bat déjà son plein à cette période-ci de l’année.
Croissance
Steve Bérard est à la tête de Vêtements SP avec Manon Bourget. Le duo est également propriétaire de 3 B Hockey à Saint-Hyacinthe, qui fabrique aussi des chandails et des bas de hockey, entre autres pour la Ligue nationale. Contrairement à l’usine de Granby, qui présente encore un potentiel de croissance, l’usine de Saint-Hyacinthe, qui emploie 150 personnes, roule déjà à pleine capacité, souligne M. Bérard.
Vêtements SP, qui travaille avec Nike, Adidas et CCM, a d’ailleurs conclu une entente à long terme avec un nouveau client, Bauer, pour la production de chandails et de bas de hockey. « Avec Bauer, on va jouer avec tous les grands joueurs du domaine du hockey. […] Ce sont encore de petits volumes. Mais l’objectif, c’est d’en avoir de plus gros », note le président de l’entreprise.
Selon lui, la production de l’entreprise a enregistré une croissance de 15 % en 2019. Le secteur du hockey occupe 95 % de ses activités.
Vêtements SP fabrique actuellement les chandails de hockey pour les Jeux olympiques de la jeunesse (Youth Olympic Games) d’hiver en janvier 2020 et travaille sur les nouveaux chandails de la LNH, relève l’entrepreneur.
Les dirigeants de l’entreprise du boulevard Industriel ont par ailleurs les yeux tournés vers l’Europe, alors que des ventes ont été réalisées en Russie. « On espère être en mesure de pénétrer ce marché-là de façon plus importante au cours des prochaines années », dit Steve Bérard, tout en avançant que le développement de nouveaux produits avec du polyester recyclé est aussi envisagé.