«Trump, a man of characters», oeuvre de la «Bibliothèque des tweets présidentiels». (Getty)
Le président américain a encore sévi sur Twitter ce dimanche matin, en s’en prenant sans réserve aux négociations commerciales acutellement menées avec le Canada et le Mexique.
Donald Trump a encore récidivé en affirmant dimanche sur son compte Twitter que les États-Unis devront peut-être mettre fin à la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, l’ALÉNA. Alors que la renégociation a débuté il y a une semaine.
Mardi, le président américain avait déjà lancé devant un auditoire de partisans échaudés de l’Arizona que «personnellement, je ne pense pas que nous puissions parvenir à un accord».
Le premier ministre canadien avait alors tenté de minimiser la portée de l’esclandre, soutenant que le Canada continuerait à «négocier de bonne foi» afin de moderniser le traité commercial vieux de 23 ans.
Cette fois, Trump écrit que l’ALÉNA est le «pire accord commercial jamais conclu», ajoutant que le Canada et le Mexique sont trop intransigeants.
Du bluff !
Mais Ottawa et Mexico doivent rester de marbre, car il s’agit avant tout d’une stratégie de négociation. «Bref, c’est du bluff. Encore une fois», écrivions-nous pas plus tard qu’hier.
Aussi imprévisible puisse-t-il sembler, le président américain devient prévisible dans ses sorties publiques pour casser du sucre sur le dos de l’ALÉNA.
Il crie u loup afin de faire peur au Canada et au Mexique. Son objectif? Obtenir les meilleures concessions possibles pour les travailleurs et les ouvriers américains, sa base électorale.
«Mais arrêtons de notre côté, surtout dans les milieux d’affaires, de trembler chaque fois que Donald Trump secoue cet épouvantail. Car la fin de l’ALÉNA est peu probable, et celle du libre-échange canado-américain est encore plus improbable», vous explique ici François Normand, notre spécialiste en géopolitique.
En substance, Trump ne peut pas sortir à lui seul les États-Unis de l’ALÉNA et les économies sont trop intégrées pour supprimer le libre-échange.
Monumental
Et s’il y a bien une infrastructure pour symboliser l’étroitesse des liens entre les économies canadienne et américaine, c’est le Pont Ambassadeur. Quasiment centenaire, cette route suspendue 50 mètres au-dessus de la rivière Detroit relie l’Ontario au Michigan.
«Chaque jour, près de 10 000 camions l’empruntent et génèrent ainsi environ 500 millions $US d’échanges commerciaux entre nos deux nations», détaillons-nous ici dans le Bulletin Privilège.
Il faut dire que la région des Grands Lacs, courant sur huit états américains et deux de nos provinces, dont le Québec, compte pour 50% des échanges frontaliers bilatéraux.